Introduction • Le cancer de la vessie représente une cause majeure de morbidité et de mortalité. Il se caractérise par deux entités différentes : le cancer non invasif, et le cancer invasif de la vessie. Le cancer non invasif constitue environ 80% de tous les cancers vésicaux avec une tendance à la récurrence nécessitant une surveillance prolongée, par comparaison au cancer invasif de la vessie qui est plus agressif. Ce dernier peut être réparti en trois soustypes moléculaires : basal, luminal, et « p-53-like » ; avec une réponse spécifique à chacun de ces sous-types vis-à-vis de la chimiothérapie et de l’immunothérapie. L’objectif de cette étude est de répartir les tumeurs vésicales selon leur sous-type histologique, avec l’identification des sous-types basal et luminal et l’analyse de leur relation quant à l’expression de PD-1/ PD-L1.
Matériel et Méthodes • tous les cas de cancers de la vessie à l’hôtel-Dieu de France, centre tertiaire au Liban, ont été revus rétrospectivement sur une période de 10 ans entre juin 2008 et juin 2017. Les tumeurs ont été regroupées selon la classification histopathologique de l’Organisation mondiale de la santé. Une seconde analyse prospective consiste à évaluer une centaine de cancers invasifs afin de déterminer le sous-type luminal et basal, ainsi que l’expression de PD-1 et PD-L1 au sein de ces mêmes spécimens pour déterminer une éventuelle corrélation entre ces marqueurs. Résultats• Environ mille cas de cancers de la vessie seront revus entre septembre et novembre 2017. Une analyse préliminaire de 52 cas a montré une prédominance d’hommes (85%) affectés par la maladie, avec un sexe ratio de 5.7 :1. La majorité des patients sont des adultes âgés, avec un âge moyen de 66,7 ans lors du diagnostic. La majorité des tumeurs ont été diagnostiquées via une résection trans-uréthrale de la tumeur vésicale dans 90% des cas, avec 10% des cas diagnostiqués par cystectomie radicale. Parmi les 52 spécimens, 23 représentent une maladie non invasive, 16 consistent en des tumeurs invasives, tandis que l’infiltration musculaire n’a pas été précisée dans 13 cas. L’infiltration du chorion a été aussi étudiée : elle était présente dans 27% des tumeurs, absente dans 65%, et non précisée dans le reste des cas. Le carcinome urothélial de haut grade représente environ la moitié des tumeurs, suivi du carcinome urothélial de bas grade dans le quart des cas, avec le néoplasme urothélial papillaire de faible potentiel de malignité dans 11,5% des tumeurs isolées. 3,8% des cas consistent en un carcinome urothélial infiltrant faiblement différencié, tandis que 2% ont été retrouvés de façon égale parmi le carcinome urothélial infiltrant « epithelioma-like », le carcinome épidermoïde, l’adénocarcinome mucineux, le carcinome neuroendocrine à petites cellules, et le carcinome urothélial in situ. L’analyse prospective des sous-types basal et luminal, ainsi que l’étude de l’expression de PD-1/PD-L1 suivront. Conclusion • Cette étude sur une période de 10 ans permet une meilleure compréhension de la répartition des tumeurs vésicales au sein d’un centre tertiaire au Liban, avec l’analyse de la relation entre le type histologique, les sous-types basal et luminal, et l’expression tumorale de PD-1/PD-L1.
Mots-clés: tumeurs vésicales; marqueurs moléculaires; marqueurs immunologiques