Introduction • Les immunothérapies anti-PD1 ont révolutionné la prise en charge du mélanome cutané métastatique. Néanmoins, environ 60% des patients ne répondent pas aux antiPD1, et l’existence de réponses radiologiques atypiques retarde la détection des résistances primaires. Cette étude avait pour objectif de déterminer si le suivi quantitatif de l’ADN tumoral circulant (ADNtc) permettait de prédire précocement la réponse aux anti-PD1.

Matériel et Méthodes • Cinquante-deux patients traités au ChU de Nantes par anti-PD1 pour un mélanome cutané métastatique porteur d’une mutation des gènes BRAF ou NRAS ont été sélectionnés pour l’étude. Afin d’évaluer la concentration d’ADNtc, les altérations somatiques détectées sur le tissu ont été recherchées et quantifiées sur l’ADN plasmatique par PCR digitale (dPCR) à l’initiation du traitement, à 2 et 4 semaines de traitement, puis toutes les 4 semaines jusqu’à la progression. Résultats • L’ADNtc était détectable à l’initiation du traitement pour 22/52 patients (42%). L’indétectabilité initiale de l’ADNtc était associée à un pronostic favorable en survie globale. En cours de traitement, nous avons défini la réponse biologique (Rb) comme une diminution significative de la quantité d’ADNtc par rapport au niveau basal (compte tenu de la variabilité de mesure de la dPCR) et la progression biologique (Pb) comme une augmentation significative de la quantité d’ADNtc par rapport à son nadir. L’absence de réponse biologique après 2 semaines de traitement était associée à une absence de bénéfice clinique sous anti-PD1, avec un taux de réponse de 0% et des PFS toutes inférieures à 120 jours (n = 10). En présence d’une Rb à la 2e semaine, le taux de réponse était de 50% (n = 12). Chez ces patients, la détection d’une Pb à 4, 8 ou 16 semaines de traitement était prédictive dans 100% des cas (n = 6) d’une progression ultérieure de la maladie, en moyenne 75 jours avant sa détection à l’imagerie. Aucun patient ayant maintenu une Rb au-delà de la 16e semaine (n = 6) n’a présenté de progression clinique : tous poursuivaient leur suivi à la clôture de l’étude, avec des réponses durables d’au moins 306 à 755 jours.

Conclusion • L’étude des variations de la concentration d’ADNtc, à l’aide de critères intégrant la variabilité de la technique de mesure, permet de détecter de manière spécifique, sensible et précoce les patients non-répondeurs aux anti-PD1. Nous proposons un test simple et non invasif afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients sous anti-PD1 pour lesquels les marqueurs prédictifs sont encore très limités.

Mots-clés: mélanome métastatique; ADN tumoral; immunothérapie

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